Le 5 novembre 1992, deux loups sont observés dans le vallon de Mollières, au centre du Parc national du Mercantour. Leur présence est cachée par les autorités qui craignent, comme toujours, les inquiétudes de la population locale, et surtout celle des bergers.
Provenant du centre de l’Italie, il investit successivement les alpes italiennes, puis françaises, et traverse le Rhône pour s’établir dans les Pyrénées orientales.
25 ans plus tard, tout comme Jean-Michel Bertrand dans les Vallées des Loups, allons traquer ( pacifiquement) le carnivore mythique.
Le loup est l’un des carnivores qui occupait la plus vaste aire de répartition dans le monde (ensemble de l’hémisphère nord). A la fin du 18ème siècle, il y avait entre 10 et 20 000 loups en France . L’espèce était présente du bord de la mer à la haute montagne.
Après une persécution organisée, l’espèce a disparu au cours des années 1930. Les derniers loups vivaient en Dordogne, en Charente, dans la Vienne et la Haute-Vienne. Dans les Alpes, l’espèce avait déjà disparu depuis une trentaine d’années.
A l’issue de l’hiver 2016-2017, la population de loups en France est estimée à 360 individus (source : ONCFS) pour 42 meutes. Par comparaison, il y a 2000 loups en Espagne et 1000-1500 en Italie.
Si de nouveaux territoires français sont rejoints par des loups en dispersion, l’installation de nouveaux groupes reproducteurs y est quasiment inexistante. Même dans les Alpes, cœur de la population, la dynamique est très faible dans la partie nord : très peu de meutes y sont installés au regard de l’habitat disponible et la colonisation de nouveaux secteurs y est très faible.Par exemple en été 2013, 20 cas de reproduction ont été recensés, meutes transfrontalières avec l’Italie comprises : 16 en région PACA et seulement 3 dans les Alpes du Nord. La seule reproduction hors des Alpes se situe dans les Vosges et il aura fallu 21 ans après le retour officiel du loup pour qu’elle se produise.
La population de loups croit mais elle est bien moins importante que ce qu’elle pourrait être, probablement à cause d’un braconnage intense, ajouté aux tirs de loups autorisés par l’Etat.
La population de loups française reste donc vulnérable.
L’homo sapiens sapiens, ne fait pas partie du répertoire de chasse du canis lupus et bien que celui-ci soit bien présent en Europe, on ne dénombre pas d’acte malveillant de sa part… A part bien sûr sur les troupeaux qu’il considère clairement comme du gibier.
Le prédateur continue donc de coloniser de nouveaux territoires. Le nombre de zones de présence permanente est désormais de 57, soit 8 de plus qu’à la fin du suivi hivernal de 2015-2016. Ces nouvelles zones se situent essentiellement dans les trois départements des Alpes, ainsi qu’en Isère, en Savoie, dans les Bouches-du-Rhône et dans l’Hérault.
Carte d’identité :
- Nom : Loup (Canis lupus)
- Famille : canidés
- Taille : de 0,60 à 0,80 m
- Poids : 18 à 40 kg
- régime alimentaire : carnivore : ongulés sauvages et domestiques (mouflons, chamois, chevreuils, bouquetins, brebis)-* signe particulier : vit en meute, structure sociale hiérarchisée de 3 à 6 individus, fondée par un couple dominant
sur ses traces: crottes et empreintes
Les crottes de loup ressemblent à celles d’un gros chien. On les trouve souvent dans les chemins, les sentes, à des carrefours car elles tiennent lieu de marque pour le territoire de l’animal en complément de l’urine laissée sur les arbres ou les édifices naturels. Elles intègrent souvent des poils non digérés de proies consommées par le loup. On y trouvera également fréquemment des dents ou des fragments d’os, ce qui les différencie à coup presque sûr de celles d’un chien. Sur les secteurs de forte présence du loup, comme les Alpes du sud, il est relativement fréquent d’en trouver si l’on a l’œil, de même pour les traces lorsque la neige recouvre les sentiers.
Le loup, contrairement au chien, laisse des traces rectilignes, bien alignées, en ramenant ses pattes sous son poitrail. On peut aussi mesurer l’espace entre deux pas pour s’assurer d’un passage de loup, entre 60 et 70 cm entre deux pas.
Plus d’infos sur les traces du loup
Source : FERUS et Observatoire du loup.
Pars vite !