« Partout, il y avait trop de bruit, trop de discours. Un jour, j’en ai eu marre de cette frénésie et je suis parti. Certains vont chercher le bonheur en Alaska ou en Sibérie, moi je suis un aventurier de la France cantonale : je lorgne du côté d’Aubusson, du puy Mary et du plateau de Millevaches… »

Charles Wright, Le Chemin des Estives.

Sans le moindre sou en poche, misant sur la générosité des gens, un jeune aspirant jésuite s’échappe de la ville et de la modernité avec le désir de renouer avec l’élémentaire.
Il s’offre une virée buissonnière à travers les déserts du Massif central. Une petite promenade de sept cents kilomètres à pied d’Angoulême à l’Ardèche ( L’abbaye Notre Dame des Neiges) : Le chemin des estives, récit de ce voyage, est une ode à la désertion, à la liberté, à l’aventure spirituelle.

Difficile de ne pas penser aux Chemins Noirs de Tesson quand l’auteur évoque la diagonale du vide, la France périphérique. Mais l’auteur n’est pas seul, il est accompagné d’un comparse.

 Ce duo assez bancal évoque les buddy-movie (duo de choc en français !), ce qui permet d’égrener de l’humour et du cynisme.

Dans un dénouement total, les deux vagabonds célestes vont faire appel à la générosité et à l’accueil. Ils croiseront la méfiance, le refus,des vaches (une passion de l’écrivain) mais parfois l’hospitalité et la joie, tout simplement.

On croise aussi, au fil des mots, Rimbaud, Charles de Foucauld, Baudelaire, Thoreau qui viennent compléter des observations historiques, géographiques, géologiques, sociologiques, philosophiques et spirituelles.

Ce récit est une ode à la liberté, la sobriété. Seul bémol, la critique est parfois facile et cruelle envers certains personnages croisés de-ci, de-là.