«Il m’aura fallu courir le monde et tomber d’un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j’ignorais les replis, d’un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre.»
Sylvain Tesson.
Sylvain Tesson, des dizaines de milliers de kilomètres au compteur, parcourus à vélo, cheval ou vieilles meules pétaradantes, et presque autant d’histoires enivrantes racontées dans une dizaine de récits de voyage et de romans va entreprendre la traversée à pied de la France.
Il débute son périple dans le Mercantour pour l’achever sur les côtes du Cotentin. L’écrivain se donne comme objectif de traverser à pied son pays en évitant dans la mesure du possible les zones urbaines, périurbaines d’une France remodelée depuis les dernières décennies. Il choisit en conséquence un itinéraire qui le conduira successivement dans les Cévennes, le Massif central, la Touraine, avant d’atteindre les plages de Normandie.
Ce voyage est l’occasion de redécouvrir ce que l’auteur appelle les chemins noirs : sentiers, pistes, traces historiques de la France rurale. Les sentiers noirs vont permettre à Sylvain Tesson de recouvrer ses capacités physiques de marcheur, mais également de profiter, de jouir de l’écoulement du temps, du silence et de l’immobilité. Les chemins noirs lui permettent pour un temps d’échapper à ce qu’il appelle le dispositif.
Le dispositif, écrit Tesson, dispose de nous. » Il nous dicte, « insidieusement, sournoisement, sans même que l’on ne s’aperçût de l’augmentation de son pouvoir », la règle de conduite à suivre.
Le dispositif qui fait surgir des ZAC au bord des villages, des panneaux de pubs qui enlaidissent les entrées de ville, des ronds-points inutiles. Le dispositif qui plie notre société dans un tiroir numérique et économique.
Si ce site est dédié aux fugues, aux chemins rouges de randonnées (qui font écho aux chemins noirs de Sylvain), il est aussi là (enfin en ligne) pour cheminer de chez soi, dans le repli intime des livres…
Alors …
Pars vite !