Activité préférée des français (mais aussi la plus pratiquée), La marche séduit le plus grand nombre. Il faut dire que, pour la plupart d’entre-nous et pour citer Bernard Ollivier, nous menons une vie de cul-de-jatte ! Alors que nous sommes des bipèdes, capable d’aligner 50 kilomètres par jour.
L’art simple de la marche (des chaussures, une carte) et de ses vertus (Oxygénation, élimination des toxines, entretien du squelette et des muscles, amélioration du système cardio-vasculaire et réduction du stress) ont convaincu les français d’aller sur les chemins. Et il y en a pour tout le monde, la marche se décline en formules de cures, de méditation, de jeûnes, en trek urbain et même en naturisme.
Et puis, se dessine aussi, la marche philosophique. Pas après pas, le mental s’aiguise.
Les écrivains-marcheurs font le bonheur des libraires et on traverse la France avec Sylvain Tesson, on marche vers Compostelle avec Jean-Christophe Rufin, on chemine sur la route de la Soie avec Bernard Ollivier…
SI TU N’ARRIVES PAS À PENSER, MARCHE ; SI TU PENSES TROP, MARCHE ; SI TU PENSES MAL, MARCHE ENCORE. JEAN GIONO
Aux antipodes de ce que Sylvain Tesson appelle le dispositif, la marche ralentit. La marche est contemplative. La marche, c’est aussi s’offrir la possibilité d’un imprévu.
Dans son ouvrage Marcher, vivre en pleine présence (Éditions Belfond, collection «L’Esprit d’ouverture»), le moine bouddhiste vietnamien Thich Nhat Hanh encourage les novices : «La première chose à faire est de lever le pied. Inspirez, posez le pied devant vous : d’abord le talon, puis les orteils. Expirez. Sentez vos pieds solidement ancrés dans la terre. Vous êtes déjà arrivé.»
Alors, tous sur les chemins rouges…